C'est pourtant moins grave, pourrait-on croire. Il ne s'agit juste que d'un projet de réforme de l'Education Nationale. Le projet en question serait de rendre une matière optionnelle en Terminale S, à savoir l'histoire et la géographie. Et c'est la goutte de trop. Je me sens concerné à deux titres : premièrement j'ai passé un bac S et j'ai toujours adoré l'histoire. L'histoire en Terminale, malgré les limites imposées par le temps et l'échéance du bac, c'est l'histoire très récente. Certains historiens disent qu'à moins de cinquante années de recul, on ne peut pas parler d'histoire mais de journalisme. Pourtant, on y aborde la Seconde Guerre Mondiale, la IVème République, la décolonisation et le début de la Vème République. On y apprend non seulement les faiblesses des Constitutions précédentes, mais aussi l'esprit dans lequel a été créée la présente.
J'avais été épouvanté en arrivant en première année de droit et en commençant le droit constitutionnel, de constater que ce n'était qu'une faible partie de ce que le citoyen normal devait savoir. Mais j'ai été capable de comprendre ce que l'on m'apprenait parce que j'avais reçu l'enseignement au demeurant très bon d'un professeur d'histoire en Terminale.
Connaître le passé c'est anticiper le futur. Un proverbe africain dit la chose suivante : "si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens". Comment prétendre alors former des adultes responsables ?
Après avoir lancé un mouvement de création d'histoire officielle, basée sur l'émotion sortie proprement de son contexte. Il suffit pour cela de se pencher sur le foin fait autour de la lettre de Guy Môquet. On a alors trouvé plus simple : supprimons l'histoire, après tout de scientifiques qui réfléchissent à autre chose. La science sans éthique avance très rapidement, il n'y a qu'à regarder les avancées des savants du IIIème Reich ...